BRUCE SPRINGSTEEN BARCELONE | Bruce Springsteen, un pouvoir qui ne s’éteint pas, au Stade Olympique de Barcelone

Et quand on pense qu’à un moment ou à un autre ça va commencer à se dégrader, à cause de la biologie pure, et qu’il va falloir commencer à faire des phrases comme « Bruce a été très bon… pour un homme de 74 ans », alors le le rouleau compresseur se reproduit ci-dessus et vous laissez derrière vous des peurs (justes) et de mauvais présages. C’était ce jeudi dans un Stade olympique (plein de 58 000 spectateurs, selon des sources de Doctor Music) où Bruce Springsteen était à nouveau maître et seigneurartiste dominateur, conteur d’histoires réconfortantes et agitateur de consciences sur le dos du rock’n’roll ancien et édifiant.

Il n’a pas besoin d’avoir un album récent à promouvoir, car on sait que ses jours dorés en tant qu’auteur sont derrière lui et que certaines des meilleures chansons de « Letter to you » (2020) étaient des extraits des années 70. Eh bien. , le live est régi par ses propres lois, et là, personne ne peut battre Springsteen. Même avec une voix un peu affectée, comme on pouvait le voir au début (après neuf heures 12) avec ‘Lonesome day’, cette chanson un peu spectaculaire sur les vides émotionnels (après une rupture et après un traumatisme comme le 11 septembre). ). Un Bruce qui lors de cette tournée s’habille comme il doit le penser, correspond à un gentleman de son âge, avec un gilet, une chemise blanche et une cravate. Les mots de courtoisie : « Bonjour Barcelone » et, en continuant en catalan, comme c’est l’habitude, un « com esteu ? a crié jusqu’à trois fois.

Modifications du script

Dans cette « tournée », il y a plus le répertoire change d’une soirée à l’autre que l’année dernière, presque tous concentrés dans la première moitié du concert. Bloc dans lequel les plus avertis sont ceux qui sautent, à la recherche de raretés et de « premières de tournée », tandis que le second, au scénario plus rigide, tend vers les classiques et les « hits ». Ce jeudi, il n’y a pas eu de surprises majeures, il faut le dire, et nous galopons dans la ‘setlist’ à travers ‘My love will not let you down’ et un paquet de lettres expéditives : ‘Cover me’ (avec son solo de guitare aride de Springsteen lui-même et un bonus de feedback final), ‘Radio nowhere’, ‘No capitulation’… Le matériel le plus moderne avec ‘Ghosts’, évocateur d’amis déchus, et le coup de fouet spirituel de ‘The power of Prayer’. Et cet exemple montrant que des chansons à accord unique sont possibles s’appelle « Seeds », en mettant l’accent sur Nils Lofgren et l’emballage des cuivres.

La la connexion avec le public était à nouveau atomique, déclenchant, après un sévère ‘Obscurité aux portes de la ville’, de ‘La terre promise’ et, surtout, un ‘Cœur affamé’ dans lequel Springsteen remarqua la chaleur des premiers rangs et où il montra un t-shirt avec la légende ‘nous estimem’. « Une belle soirée », notait-il, à ce moment où il sentait qu’il avait le concert en poche. Clamez avec « Waitin’ for a sunny day », avec le refrain chanté par une fille dans le public. Le recueil de ‘My hometown’ et ce ‘Nightshift’, de Commodores, un morceau mineur, de l’album de reprises soul (voyons, avec tout ce catalogue, faut-il une ‘reprise’ ?).

Le dernier homme

Il message qui flotte autour de l’album ‘Lettre à toi’, L’usure des matériaux et la proximité hostile de la dame à la faux étaient évidentes dans « Last man standing », une chanson qu’il a présentée en remontant à son groupe de jeunes The Castiles, dont il est le seul survivant après sa mort en 2018. , par son ami George Theiss (explication en anglais sous-titré en catalan). De là à un ‘Backstreets’ volcanique, une cathédrale soutenue par le piano de Roy Bittan, centre gravitationnel du E Street Band.

Commence alors un autre concert, le plus planifié, sûr mais implacable, avec les pièces du puzzle que Springsteen considère essentielles dans cette tournée. De l’invocation de la sensualité (« Parce que la nuit », « Je suis en feu ») à la colère face au krach financier de 2008 et à ses dérivés sociaux (« Boulet de démolition »), en passant par le traumatisme du 11 septembre (« La montée ‘), rage de classe (« Badlands ») et escapades romantiques dans le New Jersey de sa jeunesse : « She’s the one », un « Thunder road » à faire frémir une fois de plus.

L’album « Born in the USA » s’est avéré être le titre le plus cité de la soirée, soit parce qu’il a aujourd’hui 40 ans, soit parce que Springsteen en a vraiment envie, et que le titre titre a mené les rappels vers le fondamental ‘Born to run’, comme il sied au les lumières du stade sont allumées, et d’autres fétiches comme ‘Tenth avenue freeze-out’, avec son rappel du saxophoniste absent Clarence Clemons, et, astuce inattendue, ‘Rockin’ all over the world’ de John Fogerty. Tout cela, avec un Bruce qui ne peut être là-dedans, à ce stade, que parce qu’il continue d’en profiter. Et nous avec lui.

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