Jordi Pujol affirme avoir des « marqueurs d’Alzheimer » afin que le tribunal puisse évaluer s’il peut être jugé

Le 24 novembre s’ouvrira devant le Tribunal national le procès de Jordi Pujol et de ses enfants. La défense de l’ancien président de la Generalitat a non seulement demandé au tribunal que, en raison de ses 95 ans et de son état de santé, il soit autorisé à comparaître et à témoigner à l’audience par voie électronique depuis sa résidence de Barcelone, mais elle va plus loin et a exigé que les médecins légistes l’examinent pour « évaluer sa détérioration cognitive » et déterminer sa « capacité ou incapacité », pour cause de « démence survenue », à « se défendre » au procès, comme EL l’a appris. JOURNAL. Dans le cas où les médecins et les juges estiment qu’il est incapable, la procédure devrait être archivée, comme cela s’est produit en 2021 avec son épouse, Marta Ferrusola, même si à cette occasion ses avocats ont directement demandé son exonération. La Cour a déjà examiné la demande d’évaluation de son état de santé.

L’un des arguments avancés dans l’écrit, auquel ce journal a eu accès, est que Pujol a « des marqueurs d’Alzheimer dans le sang » et une « grave altération de la mémoire verbale (…) qui le conduit à confondre les faits et les personnes ». Ceci est décrit comme une « déficience cognitive grave » qui affecte de multiples fonctions mentales et est compatible avec un processus neurodégénératif avancé. Malgré tout, la défense de l’ancien chef du gouvernement n’a pas explicitement exigé une expertise sur la capacité de Pujol à « comprendre l’objet de l’accusation » et à développer sa légitime défense, mais les rapports fournis aujourd’hui par deux médecins vont dans cette « direction ».

C’est pourquoi les avocats de l’ancien président considèrent qu’il est nécessaire qu’une clinique médico-légale « évalue » les troubles cognitifs et détermine si ceux-ci limitent « la compréhension de contenus complexes et leur capacité à comprendre l’accusation portée, à communiquer efficacement et à affronter le procès avec des garanties ». Les avocats de Pujol font allusion à un arrêt de la Cour suprême pour justifier qu’une soudaine folie rend impossible à un accusé d’accéder à un procès « avec des garanties », comme le stipule l’article 383 du Code de procédure pénale. Dans le cas du dirigeant catalan, si les médecins légistes certifient l’état de santé décrit dans sa défense, il pourrait ne pas être jugé.

Le cas de Marta Ferrusola

La demande de la défense de Pujol est légèrement différente de celle présentée par son épouse il y a quelques années. Ferrusola, décédée en juillet 2024, a été disculpée de cette affaire en raison de la maladie d’Alzheimer dont elle souffrait. Ses avocats ont fait valoir fin janvier 2021 qu’il ne pouvait pas témoigner en raison de sa maladie – diagnostiquée en 2018 – et des conséquences qu’une grave chute l’avait laissé à son domicile de Queralbs quelques mois avant de présenter le document.

Sa défense a fait valoir qu’il souffrait d’une « démence soudaine », qui l’empêchait de « reconnaître de manière cohérente les membres de sa famille proche » ou d’articuler des phrases « avec un contenu cohérent ». Après avoir été analysée par un expert médico-légal du Tribunal national, il a été déterminé qu’elle souffrait de « déficiences cognitives de type Alzheimer modérément sévères d’une évolution de cinq ans » et qu’elle ne réunissait pas « les conditions mentales minimales nécessaires pour faire une déclaration ».

Dépendance fonctionnelle

Pujol, selon ses avocats, présente un degré reconnu de handicap de 75 %, ce qui, selon la loi, représente une « grande dépendance ». L’un des rapports médicaux fournis par la défense souligne que l’ancien président présente une « dépendance fonctionnelle sévère pour les activités de base », une « démarche très instable » et une « mobilité réduite ». Ce sont quelques-uns des aspects qui conseilleraient, à son avis, la surveillance télématique du procès et pour lesquels il essaierait d’éviter de se rendre à Madrid, en passant la nuit loin de chez lui. Mais le document ajoute d’autres pathologies, parmi lesquelles la discopathie (détérioration ou usure des disques intervertébraux), la scoliose (courbure de la colonne vertébrale), la polyarthropathie dégénérative (affection qui affecte plusieurs articulations, provoquée par l’usure progressive du cartilage) et l’escarre sacrée.

L’âge de Pujol, les pathologies qu’il présente, son degré de dépendance « et les difficultés qu’un homme âgé a à se déplacer d’une ville à une autre » représentent, selon ses avocats, une « condition particulièrement pénible ou préjudiciable » pour lui et qui permet au tribunal de l’Audience nationale d’accepter que sa déclaration au procès, qui commence dans moins de 20 jours, se fasse par vidéoconférence, s’il est considéré qu’il est en mesure de se défendre et d’affronter le procès.

Abonnez-vous pour continuer la lecture