Puigdemont utilisera les budgets pour forcer Sánchez à respecter les accords en cours

L’ancien président Carles Puigdemont Il sortira de son silence ce lundi. Depuis sa réapparition et sa brève évasion le 8 août à Barcelone, ses apparitions publiques se comptent sur les doigts d’une main, et il n’a pas tenu de conférence de presse depuis sept mois. La dernière a eu lieu au lendemain des élections catalanes, le 13 mai. C’est pourquoi l’événement de ce lundi à 11 heures au Club de la Presse de Bruxelles revêt une importance particulière. Ni le moment ni le lieu ne sont anodins. C’est ici même qu’il a annoncé il y a sept ans son départ d’Espagne après l’échec de la déclaration unilatérale d’indépendance et qu’en novembre de l’année dernière, il a annoncé l’accord avec le PSOE pour le investiture de Pedro Sánchez.

Après avoir rencontré la direction des Junts qui s’est rendue sur place, Puigdemont fera le point, précisément, sur la réalisation de ce pacte et sur l’état des négociations avec les socialistes, tant dans le cadre du Congrès des députés comme à la table de négociation avec un médiateur en suisse. La conclusion est que le degré de conformité est extrêmement faible, c’est pourquoi, selon plusieurs sources de Junts consultées par ce journal, Puigdemont publiera un avis à Sánchez concernant la négociation du Budgets généraux de l’État. Ils soulignent qu’il ne s’agira pas d’un simple signal d’alarme, mais que son contenu aura une queue et qu’il comprendra une « proposition ». Même si le parti insiste toujours pour négocier « pièce par pièce », dénouer les accords en attendant qu’ils soient respectés est une condition essentielle pour continuer à s’entendre.

Parmi les rangs post-convergents, il existe une certaine inquiétude quant au peu de résultats obtenus, en plus des retards dans la réalisation de ce qui a été convenu, et ils estiment qu’ils doivent se différencier davantage de la stratégie suivie par MRC au cours des dernières années.

L’ancien président, Carles Puigdemont, et le secrétaire d’organisation du PSOE, Santos Cerdán, lors d’une réunion à Bruxelles pour aborder l’investiture de Pedro Sánchez. /EP

Junts espère pouvoir présenter avant la fin de l’année le projet de loi qui devrait permettre au transfert des pouvoirs d’immigration à la Catalogne. Il y a quelques semaines, le secrétaire général, Jordi Turulla pris l’accord pour acquis et a assuré qu’il ne restait que des « points marginaux », mais il a continué ce samedi à insister sur le fait que ces « marginaux importants » sont toujours en suspens. Également le président de la Generalitat, Salvador Illaa profité d’une session parlementaire pour célébrer que « bientôt » la Catalogne disposerait de ces pouvoirs. Cependant, l’accord échoue. Au cours du week-end, des contacts ont eu lieu entre les négociateurs, mais l’accord n’a pas encore été sanctionné. Cependant, Sánchez s’est montré optimiste lors des célébrations de la Constitution, où il a confirmé qu’il envisageait de présenter les budgets au début de l’année.

Le catalan dans l’UE

Au-delà des pouvoirs d’immigration, la liste des dettes est longue. La question de statut officiel du catalan dans l’Union européenne C’est quelque chose qui éveille également des soupçons parmi les post-convergents. Junts accuse le gouvernement de ne pas avoir utilisé toutes ses armes diplomatiques pour convaincre ses partenaires européens, alors qu’il faut pour cela l’unanimité des 27 Etats membres. Ils préviennent qu’ils ne se contenteront pas de son utilisation au Parlement européen, ce qu’ils considèrent comme plutôt symbolique. De plus, les présages ne sont pas non plus très bons à ce stade, surtout après la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albareset le président du Parlement européen, Roberta Metsola; qui a été clôturé sans progrès ni délais précis pour son exécution.

Dans Junts, ils dénoncent également que le gouvernement n’a pas encore déclassifié les documents du Centre national de renseignement (CNI) liés à l’affaire. attentats à Barcelone et Cambrils le 17 août 2017comme cela avait été convenu. A cela s’ajoute le fait qu’il n’y a pas de progrès sur la question de la sécurité de Puigdemont, puisque cela dépend du ministère de l’Intérieur s’il peut avoir une escorte, et que l’ancien président ne peut toujours pas bénéficier de la loi d’amnistiemême si c’est entre les mains des juges. Bien que l’exonération des cas judiciaires du « procès » soit le plus grand triomphe du pouvoir législatif, tant pour Junts que pour ERC, elle n’a pas permis au leader du 1-O de revenir en Catalogne.

Carles Puigdemont, lors de sa réapparition à Barcelone le 8 août.

Carles Puigdemont, lors de sa réapparition à Barcelone le 8 août. // ZOWY VOETEN

C’est tout ce contexte qui amènera Puigdemont à se présenter. Les post-convergents ont déclaré à l’occasion qu’ils n’ajouteraient pas leurs sept voix pour un éventuel motion de censure de Sánchez par PP et Voxet ils continuent à le maintenir, donc la seule arme dont ils disposent pour forcer le PSOE est de menacer d’empêcher le Budgets généraux de l’État et en ébranlant le gouvernement lors des prochains votes au Congrès. Cela n’obligerait pas Sánchez à convoquer des élections, ce qui constituerait également un risque pour Junts car il pourrait perdre son pouvoir arithmétique, mais cela compliquerait tout son programme législatif.

Avant de s’asseoir pour parler de chiffres, Junts veut des garanties que les accords déjà conclus seront respectés, et aussi qu’une certaine forme de compensation soit établie pour toutes les ressources qui ont été budgétisées pour la Catalogne dans les derniers comptes et qui n’ont pas encore été exécutées, une question qui pourrait être réglée par le biais du Remise de dette FLA.