« Pour que le président revienne, il faut voter pour le président »ils insistent sur Ensemble. Carles Puigdemont joue. Il ne confirme ni ne nie son intention de se présenter aux élections catalanes du 12 mai, mais son parti le tient pour acquis. Il se donne une semaine pour spéculer et susciter l'attente autour de son annonce, tout en dénonçant un pincement entre les CFP et MRC pour tenter de lui opposer son veto dans cette compétition électorale alors que l'exonération par le « procés » n'est pas encore effective. La campagne pour son retour en Catalogne commence : il veut être le visage de l'amnistie. Mais arrivera-t-il à temps pour l’inauguration ?
Puigdemont est poursuivi pour détournement de fonds aggravé et pour désobéissance par le référendum 1-O et enquêté par terrorisme dans le cas d Tsunami démocratique. Dans ces crimes, il n'y a aucune « cause d'inéligibilité », c'est-à-dire que vous pouvez assister aux élections, contrairement à Oriol Junqueras soit Jordi TurullPar exemple, ils ne pourront pas le faire jusqu'à ce qu'un juge leur applique l'amnistie parce qu'ils ont été reconnus coupables lors du référendum et restent disqualifiés.
Si Puigdemont décide de se présenter aux élections régionales, il pourra le faire compte tenu de la situation procédurale actuelle. Il était déjà en tête d'affiche en 2017 et en 2021, malgré un DNI expiré, et Vous pourrez récupérer le rapport sans mettre les pieds en Catalogne.
Une autre question est de savoir s'il peut être un candidat efficace, c'est-à-dire Si vous pouvez être présent à une séance d'investiture pour laquelle il aspire à opter et qui est prévue, au plus tard, le 25 juin (dix jours ouvrables après la constitution du Parlement, qui, au plus tard, doit être le 10 juin). Des sources parlementaires doutent que la première séance à la Chambre catalane ait lieu plus tôt car elle aurait un impact direct sur la campagne électorale européenne du 9 juin, mais tout dépendra des majorités offertes par les sondages et des possibles pactes pour s'entendre sur la composition de la Table. . Junts tentera d'accélérer les délais.
Puigdemont peut se présenter aux Catalanes et aux Européennes, mais ne peut pas détenir les deux records. Donc si vous récupérez les pouvoirs du Parlement, Vous perdrez automatiquement l’immunité qui vous est désormais garantie jusqu’au 15 juilletet qui lui a permis d'éviter d'être remis à l'Espagne après son départ en 2017. S'il décide de donner la priorité à ce bouclier protecteur, il devra conserver son siège à la Chambre européenne et donc renoncer à son siège à la Chambre catalane.
Le calendrier d'amnistie pour son retour se mélange à ce projet. La loi sera définitivement approuvée mi-mai ou début juin et dès sa publication au Bulletin officiel de l'Etat (BOE) le mandat d'arrêt national contre Puigdemont doit être levé. Vous pourrez alors traverser la frontière sans être arrêté, même si vous n’êtes pas encore amnistié. Mais il doit décider sous quelle protection il le fait : avec ou sans l'immunité accordée par le siège européen.
Les juges ont deux mois pour appliquer la loi, c'est-à-dire mi-août, mais Junts suppose que les magistrats s'attaqueront au problème. Cour constitutionnelle (TC) et Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour paralyser un processus dont la résolution, dans le cas européen, peut prendre jusqu'à deux ans. Pendant ce temps, Puigdemont n'a pas pu être arrêté, même s'il n'est pas encore amnistié.
S'il maintient l'immunité et que le TC ou la CJUE s'opposent à la loi et que l'amnistie n'est pas appliquée à Puigdemont, la Cour suprême devrait émettre un pétition au Parlement européen de l'arrêter pour l'affaire de Tsunami démocratique, mais c'est un processus très long qui ne commencera pas avant l'entrée en fonction des nouveaux députés européens le 16 juillet et qui prendra des mois. S'il reste à la chambre catalane, il devra demander une pétition au Parlement, mais sans immunité.
S'il décide de rester en Catalogne sans acte européen, il courra plus de risques, car les post-convergents craignent qu'il puisse y avoir des cartes cachées qui rendent difficile son séjour en Catalogne sans conséquences judiciaires et qu'ils les utiliseront jusqu'à l'amnistie est appliquée.
Quelle que soit la décision de Puigdemont, Junts encourage son retour comme moteur électoral. Le doute est de savoir s'il sera capable de battre Salvador Illa. La Catalogne de 2017 et son débat politique n'ont rien à voir avec celle de 2024, mais les sondages évalueront si le leadership messianique de Puigdemont dans cette nouvelle étape qu'il dit aussi vouloir inaugurer, reste intact.
Au CPS, ils croient que la nomination de l'ancien président donne des ailes à son candidatcar cela les place dans un duel particulier en raison de l'antagonisme, tandis qu'en ERC il espère que les électeurs le récompenseront pour avoir fait éclater la bulle magique de l'indépendance devant Junts et pour avoir récolté de petits progrès en matière d'autonomie gouvernementale, comme le Transfert Rodaliesen attendant son développement.
Il faudra voir si cette fois Puigdemont parvient à dépasser la troisième place que les Catalans lui réservaient en 2021, restant 84 227 voix derrière Illa et 35 042 voix derrière Aragonès, et si le résultat du 12-M lui permet d'accéder à l'investiture. . Sa présence ou non dépend des risques que vous souhaitez prendre.