La polémique autour du manifeste sur l'avenir de l'ERC qui a ébranlé le parti est loin d'être terminée. Ce mercredi, le président de la Generalitat, Père Aragonèsle secrétaire général, Marta Roviraet le leader républicain au Parlement, Josep Maria Jové, ont apposé leur signature sur le manifeste. Le document est une initiative du secteur de Rovira qui appelle à un « renouvellement général de la direction du parti » et qui a été interprété comme une manœuvre de pression contre Oriol Junqueras -qui mène l'autre secteur en lutte- pour lui faire renoncer à son intention d'aspirer à la direction de l'ERC lors du congrès du 30 novembre. Les signatures de Aragonès, Rovira et Jové Ils intensifient la pression contre l'ancien leader des Républicains.
Ce manifeste, déjà signé par plus de 700 responsables et membres du parti, a encore aggravé la crise interne que traverse l'ERC et a contribué à creuser les différences entre les deux secteurs qui se disputent le pouvoir, celui qui mène Rovira et celui qui dirige Junqueras. Ce mercredi, alors que Rovira a signé le texte parce qu'il est « d'accord avec ce qui est demandé », a critiqué Junqueras les formes avec lequel il s'est fait connaître et a estimé que la seule chose qu'il faisait était d'affaiblir le parti. La bataille a été lancée il y a un mois après les mauvais résultats de l'ERC aux élections catalanes, mais elle est aujourd'hui plus visible que jamais.
Il est préférable de laver et de suspendre les chiffons, sales ou propres, à la maison.
Ouais Rovira Il défend le contenu du manifeste, pour Junqueras le problème n'est pas tant le fond, auquel il pourrait souscrire, mais les formes. Il considère que la publication du document ne sert qu'à aérer les problèmes de formation en public plutôt que d'essayer de les résoudre en interne. « Les débats internes Ils doivent être réalisés en interne. C'est mieux que de les emmener dans le monde des médias. Il est préférable de laver et de suspendre les chiffons, sales ou propres, à la maison », a-t-il déclaré dans une interview sur Rac1.
Junqueras ne démissionnera pas
Junqueras Il n'hésite pas à admettre qu'il se sent mis à l'écart par le manifeste : « Tous les médias l'ont interprété de cette façon et il est possible que ce soit le cas, au moins en partie ». Son argument selon lequel Esquerra « il ne reste plus personne » et, par conséquent, lui non plus.
Des sources proches de l'ancien leader de l'ERC assurent que Junqueras En aucun cas il n'envisage d'abandonner la course à la tête du parti parce qu'il est convaincu qu'il peut renflouer ERC et parce qu’il est convaincu de pouvoir compter sur le soutien des militants. Par ailleurs, les mêmes sources considèrent l'approche du manifeste comme « antidémocratique » car elles tentent d'empêcher un militant, en l'occurrence Junquerasexercer le droit d’essayer de diriger le parti.
Offres croisées
Dans cette bataille pour le contrôle du parti, chaque parti essaie d'épuiser l'autre, mais, en même temps, essaie de faire comprendre que tout le monde n'est pas les ponts ils sont cassés. Difficile à croire. Si la semaine dernière Junqueras a déclaré que Rovira serait un bon candidat en cas de nouvelles élections, ce mardi Rovira a déclaré que « j'espère » que Junqueras sera candidat à l'avenir car cela signifierait que « le loi d'amnistie aura eu des effets. » La réalité est que, pour l'instant, aucun d'eux ne peut être candidat parce qu'ils ne bénéficient toujours pas de l'amnistie. De plus, ces offres croisées sont plus pour le public qu'autre chose, puisque les deux partis admettent que ils ne se sont pas adressés à eux face à face.
La minute et le résultat de la bataille actuelle en ERC présentent, d'une part, le 'rovirismo' qui tente de faire renoncer Junqueras essayer de diriger à nouveau le parti, mais en laissant la porte ouverte pour qu'il soit candidat à la Generalitat dans le futur. D'un autre côté, le « junquérisme » est présenté comme la victime d'une campagne qui, en essayant d'épuiser l'ancien leader de l'ERC, finit par nuire à l'ensemble du parti.
Répétition électorale
Alors que le conflit avec Junqueras s'intensifie, Rovira a un autre front ouvert, non moins important : négociation avec le CPS sur une éventuelle investiture de Salvador Illa en tant que président de la Generalitat. Alors que les négociations en sont à leur phase initiale, la stratégie des Républicains est de placer la barre plus haut et de s'assurer qu'ils n'ont pas peur de se rendre à nouveau aux élections.
Rovira a contribué à amplifier ce cadre mental en assurant ce lundi qu'ERC est prêt à retour aux urnes à l'automne et qu'il a même déjà un candidat à la chambre pour diriger le projet. « J'ai le candidat en tête, mais je ne le dirai pas. Mon travail, c'est de le préparer », a conclu le secrétaire général lors d'un entretien à Radio Catalogne.