Un habitant d'Artés offre 1 000 litres d'eau par semaine grâce à un système domestique qu'il a conçu

Réutiliser l’eau dans un contexte d’urgence de sécheresse comme celui actuel. C'est l'objectif de Jordi Arnau, un habitant d'Artés (Barcelone) qui a installé dans sa maison un système de récupération et de traitement des eaux grises qui lui permet d'en réutiliser une partie pour le nettoyage ou l'irrigation au lieu d'utiliser de l'eau potable. Le surplus qui reste, d'environ un millier de litres d'eau traitée par semaine, a été mis à la disposition de la mairie, qui étudie la viabilité de la proposition.

L'idée d'Arnau de concevoir lui-même le système de récupération des eaux grises est née à la suite des travaux qu'il a dû entreprendre à la fin de l'année dernière après l'effondrement d'une partie du toit de l'immeuble où il habite. Il s'agit d'une maison avec un sous-sol (qui sert également de garage) et deux étages située dans le vieux quartier d'Artés, où Arnau vit avec quatre autres membres de sa famille au premier étage. L'étage supérieur est aménagé comme logement à usage touristique.

Après avoir étudié quels types d'eau pouvaient être réutilisés en fonction des odeurs ou des saletés qu'elles accumulent, il a décidé de « n'utiliser que celle de la douche et du sèche-linge ». De là, il a conçu un système pour acheminer cette eau (à la fois celle de son appartement et celle du touriste) vers des réservoirs de mille litres chacun qu'il possède au sous-sol. Depuis un premier réservoir, l’eau est filtrée, puis de là elle est séparée et canalisée vers deux autres réservoirs. On reçoit de l'eau filtrée mais non traitée, qui sert à arroser les plantes ; tandis que le reste est traité au chlore pour le désinfecter et est acheminé vers un troisième réservoir, d'où il sera extrait pour nettoyer le sol ou remplir le réservoir des toilettes, sans avoir à utiliser d'eau potable pour tirer la chasse d'eau. Ce réseau est complété par un quatrième réservoir de réserve, « en cas d'excès d'eau important, ou pour récupérer l'eau de pluie », précise Arnau.

Grâce à ce système, la famille d'Arnau économise de l'eau pour les toilettes, pour la lessive ou pour l'arrosage, car elle utilise de l'eau 100 % régénérée, et il y en a encore beaucoup. Arnau calcule qu'entre les cinq membres de la famille et les locataires qui pourraient se trouver dans la maison de tourisme, « en trois ou quatre jours, nous avons déjà rempli la première caution ». L'autosuffisance ne suffit pas pour tout réutiliser, « et cela génère un surplus d'environ un millier de litres par semaine qui finit pour l'instant à l'égout », calcule Arnau. « Cela n'a pas bon goût de devoir le jeter, surtout dans une situation de sécheresse comme celle actuelle », propose-t-il donc de le réutiliser. Il a proposé de le remettre gratuitement à la Mairie.

Etude municipale

Arnau considère que l'excédent d'eau chlorée pourrait être utilisé pour nettoyer les rues, « surtout celles du vieux quartier, qui sont particulièrement sales », et aussi en raison de la proximité de l'endroit où se trouvent les réservoirs. Et la question logistique est l'un des problèmes que la Mairie devrait résoudre s'elle décide enfin de réutiliser cette eau, outre les permis dont les deux parties ont besoin pour respecter les normes sanitaires qu'exigerait une initiative comme celle-ci, souligne l'Environnement. Conseiller., Elisabet Consul.

Cela n'enlève rien à l'intérêt que la proposition a suscité au sein du gouvernement municipal, affirme le conseiller. « Il y a une volonté de pouvoir avancer et de trouver une utilisation à cette eau avant qu'elle ne soit perdue », ajoute Cònsul, même s'il affirme qu'avec les techniciens municipaux, nous devons étudier attentivement sa viabilité et la manière de la l'appliquer, tant en ce qui concerne la collecte de cette eau que son stockage.