Les développements de l’Aire Métropolitaine de Barcelone (AMB) en tant qu’administration publique finissent par se concrétiser dans les 36 villes qui composent l’entité métropolitaine. C’est le cas des 240 000 foyers qui, comme l’a avancé EL PERIÓDICO, devront commencer à payer le Tribut Métropolitain en 2026, la taxe collectée par l’AMB en supplément de l’Impôt Immobilier (IBI). Dans le cas de Badalona, ce seront près de 40 000 foyers, soit 38 361, qui commenceront à payer l’impôt métropolitain l’année prochaine.
Cela représente pratiquement la moitié des logements de toute la ville catalane, qui, selon l’Institut de Statistique de Catalogne (Idescat), compte 83 337 logements utilisés comme résidence principale. La raison qui explique la nouvelle fiscalité est que jusqu’à présent toutes ces maisons étaient exonérées du paiement de la taxe pour être situées dans des propriétés d’une valeur cadastrale inférieure à 49 213,77 euros et être utilisées comme résidence principale. Après que la Cour suprême a annulé cette exonération, l’AMB a été contrainte de faire en sorte que, dans sa nouvelle ordonnance fiscale, cet avantage – en vigueur en 2025 à titre exceptionnel – disparaisse et ne soit plus applicable en 2026.
Le paiement moyen que devront payer ces près de 40 000 foyers de Badalona sera d’environ 17,5 euros par an, ce qui impliquera des paiements semestriels entre 7 et 9 euros en moyenne sur la facture de consommation d’eau. La nouvelle taxe interviendra surtout dans les quartiers les plus vulnérables, c’est-à-dire ceux qui enregistrent des valeurs cadastrales plus faibles. Les dernières données (2024) de l’Idescat montrent une valeur cadastrale moyenne à Badalona de 50 195 euros par maison.
La nouvelle règle budgétaire de l’AMB a été adoptée au Conseil Métropolitain de l’AMB avec le seul vote favorable du PSC et l’abstention du reste des forces politiques qui composent le gouvernement métropolitain : Junts, ERC et Comuns. De leur côté, le PP du maire Xavier Garcia Albiol et Vox ont voté contre. Compromís i Acord per Torrelles et Junts per Tiana se sont également abstenus.
Au niveau strictement municipal, la Mairie de Badalona vient de mettre à jour l’IBI au niveau de l’augmentation de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). Concrètement, le « gouvernement Albiol » a mis en avant une augmentation de 2,4% critiquée par l’opposition menée par le PSC. Concernant le taux de déchets, qui a enregistré en 2025 la plus forte augmentation de la décennie en Espagne, la mairie de Badalona le maintient à une redevance domestique de 100 euros par an et par foyer.
Pas de changement dans la loi du Trésor local
La réforme fiscale que vient de réaliser l’AMB a été précédée de conversations entre l’administration métropolitaine et le ministère des Finances, comme le rapporte ce journal. Leur objectif était de trouver dans la Loi du Trésor Local une allocation légale à l’impôt métropolitain afin que sa reformulation n’affecte pas financièrement l’AMB, qui collecte cet impôt il y a environ 130 millions d’années. Malgré le caractère unique de l’État que représente l’entité métropolitaine, les tensions à Madrid ont empêché pour le moment ces négociations d’aboutir.
Le goût de la réforme fiscale est doux-amer à l’AMB car elle représente une victoire des grandes entreprises au détriment des économies nationales. Si jusqu’à présent les biens immobiliers détenus par les grandes entreprises étaient davantage imposés, ils le seront désormais au même titre que les particuliers. C’est la conséquence des triomphes judiciaires d’Endesa, Naturgy et Enagás, qui remportent depuis des années des appels devant la Cour suprême contre les différentes ordonnances de l’impôt métropolitain depuis 2020.
Ce journal rapportait déjà qu’à l’origine de ces revendications se trouvent des accords fiscaux, évalués à 5,7 millions d’euros entre 2020 et 2024, que les grandes entreprises énergétiques considèrent comme « illégaux ». Essentiellement, ils soutiennent dans leurs appels que leur fiscalité BICES subit un affront comparatif par rapport aux autres types de propriétés imposées par l’impôt métropolitain : les propriétés urbaines – pour lesquelles les citoyens paient des impôts – et les propriétés rurales.
Près d’une douzaine d’arrêts judiciaires de la Cour suprême leur ont donné raison : l’Impôt Métropolitain ne peut pas introduire de nouveautés juridiques, comme des exonérations, des taux différenciés ou des réductions de quota, qui n’envisagent pas déjà la réglementation étatique de l’IBI, l’impôt sur lequel il est calculé. L’ordonnance fiscale pour 2026 élimine ces différences, homogénéise le régime fiscal avec l’IBI et aspire à clore le chapitre judiciaire qui a causé tant de maux de tête à l’AMB ces dernières années.
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