Des voitures de police avec leurs phares allumés et leurs sirènes hurlantes, des groupes de policiers à pied dans les rues et aux coins, quelques ambulances… Le Maroc a organisé un énorme dispositif de sécurité pour ce dimanche dans les environs de Ceuta. Ils dépassent déjà 5 000 hommes de gendarmerie et auxiliaires ou mekhaznis que Rabat a déployé en prévision d’une vague migratoire sur la ville, corroborent des sources de la Sûreté de l’Etat de Ceuta. L’affichage est de très grandes proportions, et pas du tout discret, dans une volonté de dissuader ceux qui ont pris cette semaine la décision d’essayer de passer vers le territoire espagnol, soutenant les appels qui prolifèrent sur les réseaux sociaux depuis une semaine.
La police marocaine a arrêté plus de 60 personnes entre mercredi et jeudi derniers pour avoir participé à la diffusion de ces vidéos, messages portant tous le chiffre 15/09/2024 et drapeaux espagnols avec lesquels les jeunes utilisateurs de Telegram, Facebook ou TikTok encouragent leurs compatriotes à faire « une sortie » à Ceuta. Il s’agit, comme le craignent les forces de sécurité, d’un appel à sauter à la mer en essayant de nager, plutôt qu’à sauter la barrière frontalière.
La gendarmerie effectue des postes de contrôle sur les autoroutes et les routes, les gares routières, la gare ferroviaire de Tanger non lointaxis… Les sources consultées dans la ville espagnole font référence à leurs confrères marocains.à l’interception d’un demi-millier de personnes dans diverses parties de la région, notamment à Tétouan et Tanger, qui tentaient de rejoindre la frontière. Lorsque les agents voient ces candidats à l’immigration irrégulière, ils leur demandent leurs papiers. S’ils ne sont pas originaires de la ville – que ce soit la frontière Castillejos, ou Tétouan, ou Tanger, voire Fès – Ils les arrêtent et les mettent dans des bus Ils partent avec eux vers le sud et les laissent au centre du pays.
« N’y va pas »
La DSN (Direction de la sécurité nationale) marocaine a considéré dans un communiqué le sérieux de cette campagne, qui l’oblige à consacrer beaucoup d’énergie à la frontière. Il s’agit de « fabrication et diffusion de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux incitant à l’organisation d’opérations massives d’immigration clandestine, dans des opérations de sécurité qui affectent les intérêts de la sécurité nationale », a-t-il expliqué mercredi dans un communiqué au sujet des arrestations effectuées.
Les messages que poursuit la police marocaine continuent d’apparaître sur les réseaux, mais aussi avis contraire. Certains tiktokers ont participé au même espace en ligne pour avertir et dissuader ses compatriotes d’essayer de nager dans la ville.
« Les gens qui font ces vidéos essaient de semer la confusion, Ils ne viennent pas des nécessiteux, mais sont payés par quelqu’un pour détruire la zone. et donner un récit concret », dit un jeune utilisateur de ce réseau social, également avec la pancarte du 15/09/2024. « En fin de compte, celui qui perd est celui qui croit cela et saute par-dessus la clôture en le risquant, » ajoute-t-il. Celui qui publie ça sur les réseaux ferme la porte à quiconque tente derrière lui. Cela n’aide personne. Le 15, il y aura deux fois plus de policiers qui vous attendront. La ruine vous attend. S’il vous plaît, prenez soin de vous. »
nager
Des sources du gouvernement de Ceuta confirment à EL PERIÓDICO que la ville est calme et Ils excluent toute vague, car « les Marocains ont mis beaucoup de policiers ». Dans les rues des Castillejos voisins, on ne voit pas une foule extraordinaire, occupées par des patrouilles de police et des contrôles constants. La sécurité de la ville a renforcé ses forces avec un patrouilleur de la Garde Civile de la Mercomme le rapportent divers médias de Ceuta.
C’est la plage de cette ville d’où partent les migrants qui tentent de rejoindre Ceuta à la nage, en longeant la digue de Tarajal. Le 22 août, la gendarmerie marocaine a fait avorter cette dangereuse tentative d’entrée d’une vingtaine de soi-disant « nageurs ».
Ce week-end, il y a un vent d’est dans cette zone et il n’y a pas de pleine lune, conditions propices au saut. Il ne manque que le brouillard sur la mer, fréquent dès les premiers matins de l’été et qui, bien qu’il puisse induire en erreur les migrants qui nagent, est préféré par ceux-ci car il leur permet de s’approcher sans être vus.