Exproprier le triangle qui délimite les rues d’Urgell et de Londres et l’Avenida de Sarrià coûterait aux caisses municipales, dans le calcul le plus prudent, 30 millions d’euros. C’est la solution que la Mairie de Barcelone a écartée. Il s’agit de l’îlot dans lequel est prévue la future caserne de pompiers de l’Eixample, dans une opération d’urbanisme dans laquelle l’actuel propriétaire du site, classé comme futur espace vert, pourra construire un immeuble de bureaux de sept étages en échange de la cession de 75 % du terrain pour cet équipement des services de lutte contre l’incendie. C’est peut-être la seule information claire qui a été entendue après les deux heures qu’a duré le conseil de quartier d’Esquerra de l’Eixample, un face à face entre les habitants du quartier et les fonctionnaires municipaux, qui a été aussi amer et cacophonique cela arrive rarement.
Il y a quelques semaines, lors de la dernière séance plénière du district, le conseiller Jordi Valls avait promis que les responsables de la zone d’urbanisme expliqueraient les détails de cette opération d’urbanisme. Ils l’ont essayé au milieu des cris de « menteurs » et de « merde ». Les interruptions constantes ont rendu difficile l’obtention d’un compte rendu clair de ce qu’ils essayaient d’expliquer. La municipalité a même bénéficié de la collaboration du chef des pompiers de la ville, Sebastià Massagué, qui a expliqué avec beaucoup de force que La permanence de la caserne dans le parc Joan Miró n’est pas durable, non seulement parce qu’une décision de justice l’exige, mais aussi en raison de problèmes d’espace et de détérioration des installations. Cela n’a pas empêché le conseil de quartier de terminer avec l’épée levée, les voisins étant prêts à reprendre les manifestations dans la rue, comme ils l’ont fait la semaine dernière, et à présenter des allégations lorsque la séance plénière municipale commencera l’horloge de l’approbation initiale du projet. le projet, qui dans sa phase finale doit être approuvé par la Generalitat.
Espace vert à prix constructible
Le conflit, très résumé, est que le Plan Métropolitain Général de 1976 prévoyait que ce bloc serait un jour un espace vert. Cette qualification transitoire fait partie du problème. Le terrain a un seul propriétaire, le concessionnaire automobile actuel qui s’y trouve. Comme l’ont rappelé les techniciens de l’urbanisme, il faudrait calculer une hypothétique expropriation, car c’est ce qu’établit la norme, basée sur la surface constructible maximale autorisée dans cet environnement, soit environ 15 000 mètres carrés. Avec un prix moyen de l’ordre de 2 000 euros le mètre carré, le résultat du calculateur donne ces 30 millions d’euros évoqués plus haut.
Est-ce beaucoup ? Les voisins sont venus bien armés pour répondre à cette question. Le maire Jaume Collboni a annoncé la semaine dernière que D’ici 2030, Barcelone consacrera un total de 1,850 millions à l’appel Climat de Pla, un ensemble de mesures visant à réduire les émissions de CO2 et à rendre la ville plus respectueuse du climat, entre autres, avec une augmentation des espaces verts.
C’est précisément un autre motif de plainte des voisins. Le PGM exige une compensation pour la perte de cet espace vert dans l’environnement proche. La mairie envisage de le faire de manière fragmentéeet dans certains cas classer un minuscule jardin existant classé comme route comme espace vert.
La municipalité prévoit de procéder à l’approbation initiale ce même 2024, d’achever la finale en 2025 et de commencer la construction de la caserne de pompiers, dans le meilleur des cas, en 2028. Lors de la présentation de cette macroopération urbaine en juin 2024, le La majeure partie de l’opposition (Junts, ERC, Comuns et PP) est littéralement apparue sur la photo. Un conflit venait d’éclater qui, dans d’autres zones du quartier, touchait l’Escola Entença et l’Hospital Clínic, et Collboni avait la compétence politique pour faire en sorte que l’accord initial inclue toutes ces signatures. Après la séance (parfois) virulente qu’a endurée Valls, la question qui se pose est de savoir si tous ces groupes municipaux resteront fidèles à ce qu’ils ont signé ou, au contraire, l’approbation initiale se fera par des défections.