La Catalogne étudie pour la première fois le démantèlement d’un grand marais

Faire baisser totalement ou partiellement le barrage du Marais de Gaià, à El Catllar, c’est une réelle possibilité. L’Agence Catalane de l’Eau (ACA) a commandé une étude pour déterminer ce qu’il faut faire de ce réservoir de Tarragone. « Une des options est la suppression du barrage ou d’une partie de celui-ci », dit-il. Antoni Munnéchef du département qualité et contrôle de l’eau de l’ACA, en conversation avec ce journal. Avant la fin de l’année, le document technique sera prêt. Ensuite, vous devez décider quelle est la proposition idéale et l’exécuter.

« Dans les années 70, le barrage de Gaià a été agrandi pour transférer l’eau du Èbre à Barcelone, mais cela n’est jamais arrivé », dit-il. Munné. « Et depuis ce moment, le marais n’a pas été complètement rempli, même avec les ‘gaianades’ historiques », ajoute-t-il. L’infrastructure est aujourd’hui une masse surdimensionnée qui souffre également de fuites. L’ACA a déjà entamé un dialogue avec Repsol, la société qui possède le concession d’usage jusqu’en 2060: « Nous attendons ce qui sortira de cette étude pour ensuite parvenir à un accord. »

Il y a plus de 10 ans, l’entité environnementale La Sinia a exigé la libération d’un débit environnemental pour restaurer la rivière Gaià. Et il l’a fait. Mais ce n’était qu’une première avancée. Désormais, les membres de cette plateforme vont plus loin et exigent reconnecter la rivièredivisé par cette barrière artificielle. « Pour la faune aquatique, le réservoir fait office de frontière impénétrable », déplore-t-il. Hector Hernándezporte-parole de La Sínia.

Deux Corées

Et quel est le résultat de cette division ? La même rivière avec des populations de poissons distinctes. Avant d’atteindre le barrage, des espèces comme le barbillon à queue rouge ou le poisson-chat. En revanche, aucun de ces animaux n’est observé dans le dernier tronçon de la rivière, où, par exemple, des spécimens de anguille. Hernández propose de mettre fin à ces deux Corées de pisciculture et de permettre aux animaux de se déplacer librement le long du fleuve.

Mais les choses ne sont pas si simples. Dans une zone proche de l’embouchure du Gaià, il y a campings et constructions au risque d’inondation. « Nous sommes conscients qu’il va falloir trouver une formule pour lisser le débit du fleuve et pouvoir gérer les crues », reconnaît-il. Hernández. Une solution possible serait que le barrage ne soit que partiellement démantelé. Une autre alternative consiste à disposer d’une infrastructure permettant d’atténuer d’hypothétiques inondations.

Actuellement, Repsol n’utilise plus l’eau de Gaià comme elle le faisait il y a 50 ans. L’entreprise est donc ouverte à l’exploration de différentes possibilités. En effet, en 2021, Repsol et La Sínia ont déjà conclu un pacte historique pour préserver les environs du réservoir, qui font partie d’un espace protégé par le réseau Natura 2000. La prochaine étape consisterait à signer un accord sur l’avenir de celui-ci. réservoir, où ils s’adaptent 60 hectomètres cubes d’eau, la même qu’à Darnius Boadella (Alt Empordà).

Marais de Gaià /WIKIPÉDIA

Vaut-il mieux conserver une partie du marais pour offrir de l’eau aux irrigants ou est-il plus pratique de le démanteler complètement ? Les deux écologistes comme le ICI et Repsol d’accord sur la nécessité de planifier la décision à l’avance et sur la base d’une étude technique telle que celle en cours de préparation.

Exemple européen

La loi stipule que lorsque la concession est épuisée, le marais doit être dégagé et la rivière restaurée dans son état d’origine. Cependant, cela n’est pas viable du jour au lendemain, car les campings, les bâtiments et les infrastructures de la partie inférieure du Gaià n’existaient pas à cette époque. « La proposition initiale de demander la rédaction d’un rapport est née grâce au dialogue constant entre notre association et l’ACA », rappelle Herández. « Avec la résolution finale, il faudra suivre le même chemin », estime-t-il.

Depuis quelques années maintenant, Europe a commencé à déconstruire les barrages de réservoirs pour rétablir le cours de la rivières. En Catalogne, jusqu’à présent, de petits barrages ont été démolis, mais aucun grand barrage n’a encore été démantelé. « Ce qui se passe avec ce réservoir peut devenir un exemple fort au niveau européen », estime le défenseur de la biodiversité, qui propose d’utiliser l’argile du barrage pour restaurer également une carrière à proximité du réservoir. « Nous sommes confrontés à un défi environnemental majeur », dit-il.

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