Bruxelles ouvre une enquête contre Facebook et Instagram pour ne pas avoir combattu la désinformation avant les élections européennes

A l'approche des élections européennes, le Commission européenne a lancé ce mardi deux nouveaux procédures d'infraction contre Meta, matrice Facebook et Instagramen raison des pratiques de l'entreprise concernant publicité mensongèreil contenu politique dans leurs services et le manque de disponibilité d'un outil de suivi en temps réel efficace de tiers avant élections au Parlement européenqui aura lieu du 6 au 9 juin.

« La diffusion rapide et large d’opinions et d’informations sur les réseaux sociaux comme Instagram et Facebook offre de belles opportunités. Mais les plateformes en ligne sont également vulnérables à la propagation de la désinformation et à l’ingérence étrangère, notamment à l’approche des élections. Nous avons lancé une procédure formelle d'infraction contre Meta car nous soupçonnons qu'ils ne respectent pas leurs obligations DSA concernant la publicité trompeuse et les contenus politiques, et ne fournissent pas aux chercheurs, aux journalistes et aux acteurs électoraux des outils de surveillance en temps réel et des mécanismes efficaces pour signaler les contenus illégaux », a expliqué le commissaire au marché intérieur dans un communiqué, Thierry Breton.

Obligations DSA

Les craintes de Bruxelles portent sur quatre grands domaines. Concernant la publicité trompeuse et la désinformation, les techniciens communautaires soupçonnent que le Mark Zuckerberg ne respecte pas les obligations de la loi entrée en vigueur début mars concernant la diffusion de publicités trompeuses, les campagnes de désinformation et les comportements inauthentiques coordonnés dans l'UE. « La prolifération de tels contenus peut présenter un risque pour le discours civique, les processus électoraux et les droits fondamentaux, ainsi que pour la protection des consommateurs. »

Le deuxième sujet de préoccupation à Bruxelles est le visibilité du contenu politique et la crainte d'un déclassement des systèmes de recommandation d'Instagram et de Facebook, y compris de leurs fils de discussion. L'enquête se concentrera sur la compatibilité de cette politique avec les obligations de transparence et de réparation des utilisateurs de DSA, ainsi que sur les exigences d'évaluation et d'atténuation des risques pour le discours civique et les processus électoraux.

Disparition du 'CrowdTangle'

Le troisième grand point d’attention et le plus préoccupant est l’absence d’un outil efficace de surveillance électorale et de discours civique en temps réel de la part de tiers, en particulier à la veille des élections. élections au Parlement européen et d'autres élections. Meta, selon l'exécutif de la communauté, est en train de cesser d'utiliser 'CrowdTangle'un outil d'information publique qui permet une surveillance électorale en temps réel par les chercheurs, les journalistes et la société civile, y compris via des panneaux visuels en direct, sans avoir prévu de remplacement adéquat.

La Commission estime qu'en vue des prochaines élections, cette décision pourrait causer des dommages immédiats, d'autant plus que les deux réseaux sociaux représentent plus de 250 millions d'utilisateurs actifs mensuels. Bruxelles accuse Meta de n’avoir « pas réussi à évaluer avec diligence et à atténuer de manière adéquate les risques liés aux effets de Facebook et d’Instagram sur le discours civique et les processus électoraux ainsi que d’autres risques systémiques ».

Enfin, Bruxelles soupçonne également que le Mécanisme de méta-notification et d’action, qui permet aux utilisateurs de signaler la présence de contenus illégaux sur leurs services, ne respecte pas les obligations de la nouvelle loi. En outre, la Commission estime également que l'entreprise américaine n'a pas créé un système interne efficace pour traiter les plaintes contre les décisions prises en matière de modération des contenus.

Menace de sanction

« Si nous ne pouvons pas être sûrs de pouvoir faire confiance au contenu que nous voyons en ligne, nous risquons de ne plus rien croire du tout. La publicité trompeuse constitue un risque pour notre débat en ligne et, en fin de compte, pour nos droits en tant que consommateurs et citoyens », déclare le vice-président exécutif, Margrethe Vestager.

Bruxelles espère désormais que le géant nord-américain coopérera et prendra de toute urgence des mesures pour garantir un contrôle public efficace. Meta a maintenant un dans les 5 jours ouvrables notifier les mesures correctives prises. Si Bruxelles les juge insuffisantes, elle pourrait adopter des mesures de précaution. « L'enquête est une étape sérieuse qui peut conduire à des amendes, jusqu'à 6% du volume d'affaires mondial. Meta a fait des déclarations publiques affirmant son engagement en faveur de l'intégrité des élections européennes et a pris certaines mesures. Nous ne disons pas qu’ils n’en ont pas pris. Ce que nous disons, c'est qu'il existe des vulnérabilités incompatibles avec les normes DSA », expliquent des sources communautaires.