Bruxelles appelle à restreindre ou exclure Huawei et ZTE des réseaux 5G dans l’UE

La Commission européenne a exhorté les États membres qui n’ont pas encore mis en œuvre ses recommandations à répondre « efficacement et rapidement » aux risques posés par certains fournisseurs 5G de le faire « sans délai » et, à cet égard, a considéré «justifié » les décisions prises par certains pour « restreindre ou exclure » les Chinois Huawei et ZTE de leurs réseaux.

« Conformément à ces décisions, et sur la base d’un large éventail d’informations disponibles, la Commission considère que Huawei et ZTE représentent, en fait, des risques nettement plus élevés que les autres fournisseurs 5G », a déclaré le Community Executive dans un communiqué.

Pour cette raison, Bruxelles a exhorté les États membres qui n’ont pas encore mis en œuvre les recommandations à les adopter « de toute urgence » et a avancé que, le cas échéant, il faudra « mesures pour éviter d’exposer vos communications d’entreprise aux réseaux mobiles utilisant Huawei et ZTE comme fournisseurs ».

À cet égard, elle prendra des garanties appropriées pour ne pas acquérir de nouveaux services de connectivité qui dépendent des équipements de ces fournisseurs et travaillera avec les États membres et les opérateurs de télécommunications pour garantir que ces fournisseurs soient progressivement retirés des services de connectivité existants des sites de la Commission.

Bruxelles entend également refléter cette décision dans tous les programmes et instruments de financement pertinents de l’UE.

Préoccupation majeure

Et dans sa communication d’aujourd’hui, la Commission souligne sa « grande préoccupation » face aux risques que font peser sur la sécurité de l’Union certains fournisseurs d’équipements de communications sur réseaux mobiles, comme le géant Huawei et son plus petit concurrent ZTE.

Il s’agit de décisions adoptées à la suite du deuxième rapport d’étape sur la mise en œuvre de la « boîte à outils » de l’UE en matière de cybersécurité. 5G publié aujourd’hui et présenté à Bruxelles par le commissaire au marché intérieur, Thierry Bretón.

Outre les progrès réalisés, le deuxième rapport d’étape de la « boîte à outils » de cybersécurité 5G, lancée par Bruxelles en janvier 2020, comprend une liste de recommandations, notamment ne pas permettre aux opérateurs identifiés comme à risque d’installer de nouveaux équipements et supprimez ceux qui existent déjà dans les « plus brefs délais ».

Arme contre nos intérêts

« Nous avons pu réduire ou éliminer notre dépendance à l’égard d’autres secteurs comme l’énergie en un temps record, alors que beaucoup pensaient que cela était impossible. La situation avec la 5G ne devrait pas être différente : Nous ne pouvons pas nous permettre de maintenir des dépendances critiques qui pourraient devenir une « arme » contre nos intérêts. » a souligné Breton.

Le commissaire français a averti que ne pas le faire « constituerait une vulnérabilité trop critique et un risque sérieux pour notre sécurité commune », c’est pourquoi il a appelé « tous les Etats membres et les opérateurs de télécommunications à prendre sans plus tarder les mesures nécessaires », compte tenu de la l’importance de l’infrastructure de connectivité pour l’économie numérique et la dépendance de nombreux services critiques aux réseaux 5G.

Le rapport, qui intègre les recommandations de la Cour des comptes européenne, souligne que 24 États membres ont adopté ou préparent des mesures législatives qui donnent aux autorités nationales le pouvoir de procéder à une évaluation des fournisseurs et d’émettre des restrictions.

Parmi eux, 10 États membres ont déjà imposé des restrictions et 3 autres travaillent actuellement à la mise en œuvre de la législation nationale pertinente. Bretón a refusé d’identifier les trois États membres qui n’ont pas encore pris de mesures.

travail à faire

« Même si certains États membres ont réalisé des progrès, le rapport d’aujourd’hui montre que Nous ne sommes toujours pas là où nous devrions être. » a déclaré, pour sa part, la vice-présidente exécutive en charge de la concurrence et du numérique, Margrethe Vestager, dans le communiqué. Et la vice-présidente de la communauté, Margaritis Schinas, a ajouté que  » l’identification et la restriction de l’accès aux fournisseurs 5G à haut risque sont vitales pour sceller l’infrastructure de l’union de la sécurité.

Ces recommandations interviennent quelques jours après que la Commission européenne a présenté une nouvelle stratégie sur Sécurité économique de l’UEinitialement prévu la semaine prochaine, deux semaines avant que les dirigeants européens ne discutent des relations entre le bloc et la Chine lors du sommet du Conseil européen.