Barcelone perd un bar emblématique à Sant Andreu après 109 ans d'histoire

Barcelone perd un autre établissement historique. Cette fois, les Barcelonais pleurent la perte de Bar de Versaillessitué dans la rue Gran de Sant Andreu, après 109 ans de l'histoire. Fondé en 1915, cet emblème du quartier a vécu des moments comme la guerre civile, la dictature de Franco, la fermeture forcée par la pandémie ou la hausse actuelle des prix. Finalement, Ce 2024 il ferme ses portes.

Dans une précédente interview accordée à ce journal, Père Riera, jusqu'à présent directeur et copropriétaire de Versalles, a parlé de cet établissement situé au rez-de-chaussée de l'immeuble Can Vidal, comme d'un lieu « avec sa propre âme et qui rassemble l'essence de Sant Andreu, un quartier et un peuple à à qui il appartient ». C'est pour cette raison qu'il a toujours essayé de conserver la décoration des locaux « comme les voisins la gardaient dans leurs souvenirs », en conservant les photos et les peintures qui ornaient depuis toujours ses murs.

Bar Versailles à Sant Andreu / Ferran Nadeu

Le sous-sol des locaux servait de refuge lors des bombardements de la guerre civile. L'établissement s'appelle alors Petit Versailles, mais ce nom français finit par devenir Versailles. Le changement s'est produit dans les premières années de la dictature de Franco, puisqu'il était obligatoire d'espagnoliser les noms.

Les murs de l'établissement témoignent de l'évolution de la clientèle. Comme l'explique l'historien Pau Vinyes dans la biographie du lieu, jusque dans les années 1950, Versailles était un territoire réservé aux hommes. Dans cette décennie, les premières femmes sont déjà apparues, mais toujours en accompagnant leurs maris et jusque dans les années 60, elles ne franchissaient pas seules les portes de l'établissement. « Au sommet de la place il y avait un piano mécanique et les gens venaient danser. De nombreux couples se sont formés ici« , a expliqué Riera à ce journal.

Vendredi dernier, cette étape de l'histoire de Barcelone a pris fin et les fenêtres des locaux ont été recouvertes de papiers. Comme le rapporte Betevé, l'une des raisons de la fermeture est la prix de location élevé des locaux, de 10 000 euros par mois.