C’est à travers la fanfiction que Viviane Faure commence à écrire des textes érotiques. Elle publie de nombreuses nouvelles gratuitement sur le web avant de publier chez Làska en 2014 une première romance M/M (entre hommes). Viviane Faure écrit principalement des nouvelles et la édition numérique lui permet de publier ce format court, quant les éditeurs papiers privilégient les romans. Pour sexhightech, Viviane Faure a accepté de répondre à nos 10 questions par mail.

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’écrire de la littérature érotique ?

Viviane Faure : J’ai commencé par écrire de la romance, et c’est tout naturellement qu’on y inclut des scènes érotiques, parce que raconter une histoire d’amour c’est aussi souvent parler d’amour physique. Les deux genres ne répondent pas aux mêmes codes, c’est vrai, mais en littérature érotique, je continue à m’intéresser avant tout aux personnages, à ce qu’ils ressentent, à leurs liens. Ce n’est pas nécessairement de l’amour avec un grand A, mais le sexe est un bon catalyseur pour mettre les émotions sur le devant de la scène.

Etiez vous lectrice de textes érotiques avant de commencer à écrire ?

J’ai vraiment commencé à écrire via la fanfiction. J’en ai lu énormément à une époque, et j’en écrivais aussi beaucoup. Les deux étaient concomitants. La fanfiction a cette réputation de produire énormément de textes érotiques, et c’est vrai. Certains des meilleurs textes que j’ai lus étaient des fanfictions érotiques sur l’univers d’Harry Potter.

Avez vous des auteurs références dans la littérature érotique ? 

Je n’ai jamais vraiment été lire les grands classiques du genre, comme je le disais, je suis venue à l’érotique par la publication gratuite sur le net et la fanfiction.

Viviane Faure

Viviane Faure

Par contre, je lis mes « collègues » : les auteurs d’érotique francophone forment une petite communauté très sympathique qu’on retrouve sur facebook, des forums et des blogs. Mes goûts me portent plus particulièrement vers les textes de Julie Derussy et Valéry K. Baran.

Sur B Sensory, on parle de lecture augmentée, liée à un sextoy qui vibre sur certains passages. Est ce une contrainte pour écrire ? Est ce que cela influence votre manière de construire l’histoire ?

En réalité, j’ai écrit les nouvelles que j’ai publiées chez B Sensory sans avoir cet éditeur en tête. Ce n’est qu’une fois les textes écrits et corrigés que j’ai commencé à leur chercher un éditeur. Le concept de B Sensory m’a intriguée, je leur ai proposé mes nouvelles, et elles leur ont plu. C’est donc plutôt eux qui ont dû s’adapter à mes textes que l’inverse. Par contre, je les ai vus lancer des appels à textes avec des contraintes spécifiques (longueur, intensité crescendo…) pour que ça colle le mieux possible au format vibrant. À l’occasion, je m’y essaierai peut-être car j’aime beaucoup écrire avec des contraintes. Ça stimule l’imagination.

De part le lien entre texte et sextoy, ce sont essentiellement des femmes qui lisent vos textes sur B Sensory. Est ce que écrire pour des femmes a aussi une influence sur l’écriture ou écrivez vous de la même manière pour tout public ?

Le porno est en très grande majorité destiné aux hommes. Cela n’empêche pas les femmes d’en regarder bien sûr, mais ce n’est pas à elles que pensent les scénaristes et réalisateurs. Pour moi, c’est essentiel de redresser la balance. J’essaie de mettre en scène le plaisir féminin dans toute sa complexité, d’insister sur les notions de consentement et de respect, de décrire des actes qui donnent vraiment du plaisir aux femmes, de faire comprendre que les « préliminaires » n’en sont pas nécessairement et que la pénétration peut parfaitement être accessoire dans une relation sexuelle. Pour autant, je ne m’adresse pas exclusivement aux femmes. J’espère au contraire que des hommes me lisent parce que le plaisir féminin les concerne aussi. Mes textes pour B Sensory ne sont donc pas différents en cela de ceux publiés ailleurs.

C’est vrai que le Little Bird s’adresse aux femmes, mais je pense que ça peut être très sexy pour les utilisatrices de faire la lecture à haute voix à leur partenaire, par exemple.

Le grand large de Viviane Faure
A charge de revanche de Viviane Faure

Par contre, je lis mes « collègues » : les auteurs d’érotique francophone forment une petite communauté très sympathique qu’on retrouve sur facebook, des forums et des blogs. Mes goûts me portent plus particulièrement vers les textes de Julie Derussy et Valéry K. Baran.

Sur B Sensory, on parle de lecture augmentée, liée à un sextoy qui vibre sur certains passages. Est ce une contrainte pour écrire ? Est ce que cela influence votre manière de construire l’histoire ?

En réalité, j’ai écrit les nouvelles que j’ai publiées chez B Sensory sans avoir cet éditeur en tête. Ce n’est qu’une fois les textes écrits et corrigés que j’ai commencé à leur chercher un éditeur. Le concept de B Sensory m’a intriguée, je leur ai proposé mes nouvelles, et elles leur ont plu. C’est donc plutôt eux qui ont dû s’adapter à mes textes que l’inverse. Par contre, je les ai vus lancer des appels à textes avec des contraintes spécifiques (longueur, intensité crescendo…) pour que ça colle le mieux possible au format vibrant. À l’occasion, je m’y essaierai peut-être car j’aime beaucoup écrire avec des contraintes. Ça stimule l’imagination.

De part le lien entre texte et sextoy, ce sont essentiellement des femmes qui lisent vos textes sur B Sensory. Est ce que écrire pour des femmes a aussi une influence sur l’écriture ou écrivez vous de la même manière pour tout public ?

Le porno est en très grande majorité destiné aux hommes. Cela n’empêche pas les femmes d’en regarder bien sûr, mais ce n’est pas à elles que pensent les scénaristes et réalisateurs. Pour moi, c’est essentiel de redresser la balance. J’essaie de mettre en scène le plaisir féminin dans toute sa complexité, d’insister sur les notions de consentement et de respect, de décrire des actes qui donnent vraiment du plaisir aux femmes, de faire comprendre que les « préliminaires » n’en sont pas nécessairement et que la pénétration peut parfaitement être accessoire dans une relation sexuelle. Pour autant, je ne m’adresse pas exclusivement aux femmes. J’espère au contraire que des hommes me lisent parce que le plaisir féminin les concerne aussi. Mes textes pour B Sensory ne sont donc pas différents en cela de ceux publiés ailleurs.

C’est vrai que le Little Bird s’adresse aux femmes, mais je pense que ça peut être très sexy pour les utilisatrices de faire la lecture à haute voix à leur partenaire, par exemple.

Comment trouve-t-on l’inspiration pour écrire des histoires érotiques ? 

Que ce soit pour l’érotique ou d’autres genres, j’aime beaucoup partir d’un thème imposé. Parfois, c’est l’éditeur lui-même qui en fournit un, d’autres fois, je demande à une amie cette petite impulsion pour débloquer mon inspiration.

Souvent les auteurs « mainstream » disent qu’ils mettent une part d’eux dans leurs écrits, est ce le cas pour vous ?  Pour les scènes, c’est pure invention, fantasme ou vécu ?

Je pense qu’on met toujours une part de soi dans ses écrits, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’ils sont autobiographiques. L’invention et le fantasme, c’est forcément proche je pense, parce que ça me paraît difficile d’écrire un texte érotique et excitant sur une pratique qui ne nous attirerait pas du tout. Après, comme pour tout fantasme, ça ne veut pas forcément dire qu’on a envie de passer à l’acte. Le vécu, il n’est pas dans la descriptions des actes en eux-mêmes, mais dans le ressenti.

Parlez nous de l’univers de vos histoires ?

J’écris des nouvelles, ce qui me permet justement de passer d’un univers à un autre très facilement. J’ai des textes très fleur bleue, d’autres beaucoup plus crus. J’aime bien écrire sur les débuts, les amours de jeunesse, la découverte de soi à travers le corps de l’autre… Mais j’ai aussi une grande fascination pour les triangles amoureux et les relations à sens unique (tout de suite, on s’éloigne de la romance, là !)

Mojitos pour trois de Viviane Faure
Asta, Lydia et moi de Viviane Faure
Jeunesse d'auberge de Viviane Faure
conseil sexo gratuit

Quels sont selon vous vos 3 meilleures nouvelles chez B Sensory ?

J’en ai justement une assez fleur bleue sur les amours de jeunesse : « Le grand large ». Quand je dis fleur bleue… Cette nouvelle relate une expérience teintée de mélancolie, pas une grande histoire d’amour.

Ma préférée est sans doute « Jeunesse d’auberge » : la narratrice, éprise d’une de ses amies proches, se retrouve entraînée par elle dans un plan à trois lors d’un weekend à Londres. On est dans une atmosphère festive et à la fois un peu désespéré, car les sentiments sont (sans doute) à sens unique.

Sinon, « Ásta, Lydia et moi » est un peu un Ovni dans ma production : décalé, carrément loufoque… Le narrateur fantasme sur une Islandaise qui prétend faire l’amour avec des elfes…

Si vous deviez en une phrase motiver une lectrice à vous lire que diriez vous ?

« Lire est une jouissance ; avec l’érotique, c’est au propre et au figuré. »

Sex High Tech

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *