La colère gronde dans la sextech. Ce nouveau secteur de l’économie alliant les nouvelles technologies et la sexualité connait un développement important malgré les barrières mises en place à la fois par des entreprises classiques comme les banques ou plus modernes comme les réseaux sociaux. La sextech parle tout simplement de censure et accuse ouvertement Facebook, Paypal et Linkedln. sexhightech.com fait un point sur cette polémique.

Pour comprendre la situation partons d’un exemple concret comme le montre cette image.

Exemple de censure sur Facebook Comme beaucoup d’entreprises, de blogs, voire de personnes, sexhightech.com a créé une page Facebook pour communiquer avec le public. Après la publication d’un post, il n’est pas rare de recevoir un message du réseau social disant que des « administrateurs de pages  ont boosté des publications similaires à la votre… ». Et on vous invite à démarrer une campagne de publicité pour toucher une plus large audience. Business oblige !

S’il n’y a rien à redire sur cette pratique, on peut quand même se poser des questions sur la réponse que l’on reçoit quand on décide de « booster » la publication en question. « Your booster post can’t promote sexual or adult products or services » (Votre publication boostée ne peut pas faire la promotion de produits ou de services sexuels ou adultes). Et pourtant le premier message parlait bien de « pages similaires ». Brazil !

C’est en faisant face à ce genre de frein dans leur communication, que des responsables américains de la sextech s’insurgent contre ce qu’ils appellent la « censure » de Facebook, ajoutant même Paypal et LinkedIn.

emojibator
Un sextoy aubergine interdit sur facebook

Le premier à lever la voix s’appelle Kris Jandler, il est le cofoundateur de Emojibator, une société qui crée des sextoys en forme d’émojis, aubergines ou piment. Depuis la création de son entreprise, il doit faire face à de nombreux obstacles. Sa page Facebook a été bloquée dès le départ « Même si nous publiions une photo d’un vrai fruit, ils ne nous l’autorisaient pas » déclare Kris Jandler qui reconnait que c’est « un handicap énorme pour notre société. »

Autre exemple de cette difficulté de communiquer sur le réseau social : le premier hackathon de la sextech de NewYork. Une journée consacrée exclusivement au développement de produits destinés à l’éducation sur la sexualité. Un des organisateurs de cette manifestation a confié avoir essayé de « booster sa publication » (pour reprendre la terminologie de Facebook) une centaine de fois avec toujours le même refus. Dans le même temps, LinkedIn bloquait également ses publicités.

Comme quoi l’Intelligence Artificielle utilisée par Facebook (entre autre) pour analyser les publications semble être beaucoup plus artificielle qu’intelligente. Et srtout totalement incapable de faire la différence entre ce qui relève de l’éducation sexuelle, de l’information et de la pure pornographie.

Dans le même temps, on se souvient tous de la polémique après la censure du tableau de Courbet : « L’origine du monde », bloqué comme une simple image porno.

Autre phénomène un peu surprenant, l’existence de programmes comme LovelyBot, développé pour fonctionner sur Facebook et qui se présente comme un moyen d’apporter des conseils relationnels et de la thérapie sexuelle pour les couples. Et il n’est qu’un exemple de ces nombreux bots destinés notamment à Messenger, la messagerie instantanée du réseau social.

« Your boosted post can’t promote sexual or adult products or services » disaient ils. Mais les applications dédiées à la plateforme seraient autorisées ? Allez comprendre !

Facebook n’est pas le seul mis en cause. Kris Jandler explique que sa société Emojibator n’était pas autorisée à utiliser PayPal pour vendre ses produits. Les sites de crowdfunding comme Kickstarter n’ont autorisé qu’à la fin de l’année le sextoy de Dame Products de lancer une campagne sur le site.

La situation n’est pas meilleure en France. Comme le rappelle le site fredzone, la société B.Sensory n’a pas été autorisée à participer à la foire de Paris en raison de son activité : des sextoys qui vibrent en lisant des textes érotiques.

Dorcel Lab, la réaction en France à la censure ?

La parade, parce qu’il y a toujours une parade pourrait venir de la sextech elle-même.

A l’occasion du premier hackathon du Sextech Lab à Paris, la société Marc Dorcel annonçait la création du « premier in-cul-bateur » au monde pour soutenir chaque année 5 startups « roses ».

Gregory Dorcel regrettait dans les colonnes de La Tribune « Ces projets, parfaitement légaux se voient refuser tout financement par les organismes bancaires ou les fonds d’investissement par fausse pudeur. » 

Une fois encore, l’industrie adulte pourrait se montrer novatrice pour faciliter son propre développement. En espérant que l’initiative Dorcel fasse des émules permettant aux jeunes pousses de la sextech de trouver les moyens de se développer.

N’oublions pas que l’industrie adulte est à l’origine de bon nombre d’avancées technologiques. Une manière de renvoyer les banques, les réseaux sociaux et autres fonds d’investissement à leur pudeur de gazelles !

Source : Motherboard

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