Adolescent, Anthony Elliot a toujours aimé écrire et puis le travail l’a éloigné de cette passion. Son installation au Canada, les nouveaux outils proposés sur internet ont facilité son retour à l’écriture. Plus jeune, il pensait que faute d’écrire le roman de l’année il ne pourrait pas être lu puisqu’il fallait passer par l’édition papier. En avril 2017, il envoie un texte à un concours lancé par B-Sensory. Sa nouvelle est sélectionnée et aujourd’hui Oasis est disponible sur la plateforme.

Sexhightech : Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’écrire de la littérature érotique ?

Anthony Elliot : Parce que c’est fun ! Il y a quelque chose de particulier avec l’érotique. On ne connait jamais vraiment la sexualité, on ne peut pas l’observer chez ses contemporains, on n’en entend pas trop parler, on se fait sa petite idée. Mais on vit tous plus ou moins les mêmes expériences à quelques différences près. C’est ce qui est intéressant avec l’érotisme. Je peux écrire une histoire, faire vivre n’importe quoi aux protagonistes et me dire qu’il y a quelque part une personne qui apprécie cela ou qui se retrouve dans l’histoire ou les situations. Je pense que c’est encore plus vrai avec l’érotisme qu’avec un autre domaine. Le reste peut être vérifié mais l’érotique moins facilement.

Etiez vous lecteur de textes érotiques avant de commencer à écrire ?

Ca m’est arrivé. Il y a beaucoup de gens qui écrivent de l’érotisme donc j’en ai lu. Comme La vie sexuelle de Catherine M, j’avais lu Histoire d’O et quelques classiques. Mais ce n’est pas ce que je lis le plus.

Sur B-Sensory, on parle de lecture augmentée, liée à un sextoy qui vibre sur certains passages. Est-ce une contrainte pour écrire ? Est-ce que cela influence votre manière de construire l’histoire ?

Ce ne sont pas des contraintes très compliquées, on peut jouer avec assez facilement. La seule contrainte, c’est de donner quelque chose. On va donner un orgasme par exemple ou on va donner un certain point de satisfaction. Cela n’empêche pas de jouer, de construire, de faire monter la

Anthony Elliot

Anthony Elliot, une première nouvelle chez B-Sensory

pression. La seule contrainte que je me suis fixée est cette idée de donner un peu plus de satisfaction peut-être. Si cela n’avait pas été de la littérature augmentée, peut-être je ne serais pas aller aussi loin.

J’aime suggérer une histoire, la faire démarrer et laisser les lectrices la continuer. Mais je pense que dans le cas présent, je suis allé un peu plus loin que d’habitude.

De part le lien entre texte et sextoy, ce sont essentiellement des femmes qui lisent vos textes sur B-Sensory. Est-ce que écrire pour des femmes a aussi une influence sur l’écriture ou écrivez-vous de la même manière pour tout public ?

Je pense qu’il est possible d’écrire de la même manière pour tout le monde. Mais là c’est vrai que j’ai plutôt pensé à un public féminin. Peut-être que la construction, la manière d’amener les choses, sont différentes.

Une fois encore, on ne connait pas la sexualité des personnes. Je m’intéresse plus à un public de femmes qui va se poser des questions sur leur sexualité et ne pas penser que ce qu’on voit dans les films porno, c’est la réalité. J’ai envie d’écrire pour un public plus naturel, plus authentique, qui ne va pas forcément penser que la mode est la norme. Et cela a eu une influence sur ma manière d’écrire. Finalement, les femmes sont peut-être plus exigeantes sur ce qu’elles veulent lire.

Anthony Alliot

Comment trouve-t-on l’inspiration pour écrire des histoires érotiques ?

Au départ, il faut une histoire qui me plaise. Ce n’est pas très différent que d’imaginer, de fantasmer dans la vie et pas uniquement sur de l’érotique. Se poser la question de qu’est-ce que j’aimerais qu’il arrive maintenant. Pas forcément de positif parce que ça peut être déplaisant.

Il y a aussi des choses qui sortent de l’ordinaire, que l’on observe. Il y a quelques années, je suis allé pour la première fois dans un sex-club. C’était très nouveau pour moi. Ca m’a énormément servi dans l’histoire que j’ai racontée. Je voulais vraiment raconter ce qu’on peut ressentir quand on franchit les portes de ces lieux pour la première fois. Donc pour l’inspiration, ce n’a pas été trop difficile. Et si j’écris d’autres histoires pour B-Sensory, je reprendrai mon personnage pour voir ce qui peut lui arriver par la suite.

En fait il faut s’asseoir, ne pas être distrait, après l’imagination fait le reste.

Souvent les auteurs « mainstream » disent qu’ils mettent une part d’eux dans leurs écrits, est-ce le cas pour vous ?  Pour les scènes, c’est pure invention, fantasme ou vécu ?

Il y a des auteurs qui sont tellement talentueux, qui écrivent depuis très longtemps, qui ont de la discipline, qu’ils peuvent tout écrire. Même des choses qu’ils n’ont jamais ressenties, jamais vécues. C’est du scénario dont on suit les ficelles et qui ne mettent rien d’eux.

Ce n’est pas encore mon cas, donc je mets des choses personnelles, mais une fois encore il faut que ça me plaise.

Dans ma nouvelle, j’ai écrit comme si j’étais une femme, ce qui ne m’est jamais arrivé. Donc il m’a fallu imaginé ce qu’elle pouvait ressentir. Ce n’est donc pas mon vécu dans cette historie. Mon seul vécu est peut être avoir été observateur de la situation. Ensuite je me suis posé la question de « que peut elle ressentir dans cette situation ».

Vous n’avez publié pour l’instant qu’une seule nouvelle chez B-Sensory, quel est son univers ?

La nouvelle s’appelle Oasis. C’est l’histoire d’une Parisienne, intellectuelle, qui ne voit pas beaucoup de monde, ne s’intéresse pas trop au corps, à la fête et qui se retrouve en vacances sur la Côte d’Azur, dans les boîtes, les fêtes et qui rapidement va se lâcher, se détendre et réaliser qu’elle avait beaucoup d’aprioris. Elle va un soir rencontrer un couple qui va la conduire dans un club libertin. Elle va prendre conscience de son corps, du plaisir…

Si vous deviez en une phrase motiver une lectrice à vous lire que diriez-vous ?

En fait je dirais deux choses. C’est un moment qu’une femme va passer seule avec elle-même. C’est tout le plaisir de la lecture, donc si on peut connaître cela et se faire du bien en même temps, c’est une expérience unique qui faut le coup d’être testé.

Ensuite si quelqu’un commence sur B-Sensory, ma nouvelle est peut-être une bonne manière de découvrir la littérature augmentée. Elle est facile à lire, je l’ai voulue très fluide, pas prise de tête et ce sont 5 à 10 minutes de plaisir avec quelque chose d’original, qui sort de l’ordinaire.

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